Par Lucien Jedwab dans Le Monde du 20 février 2020.
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Extrait :
L’ exposition « Versailles Revival », qui se tient dans les salles d’Afrique et de Crimée du château jusqu’au 15 mars, raconte, reconstitutions, tableaux et documents à l’appui, la renaissance du domaine après un long sommeil, dès le second Empire jusqu’au cap symbolique du premier million de visiteurs en 1937, l’année de l’Exposition universelle.
Entre-temps, la République y aura installé ses Assemblées, qui y siègent encore aujourd’hui réunies en Congrès.
Une des sections de « Versailles Revival » rappelle par ailleurs l’engouement pour les jardins de Versailles apparu à la « Belle Epoque » – et qui n’a cessé de croître depuis. Et met en scène des écrivains comme le dandy Robert de Montesquiou, Marcel Proust ou Maurice Barrès, qu’inspirait la saison automnale dans les bosquets et les allées du parc.
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Talentueux représentant de la « renaissance du jardin français » avant 1914, le paysagiste Achille Duchêne (1866-1947), continuateur du travail de son père Henri, s’attacha, lui, à restaurer ou à créer pour une clientèle fortunée des jardins dans la lignée de Le Nôtre.
Vaux-le-Vicomte avec ses parterres, Champs-sur-Marne ou Condé-sur-Iton avec leurs treillages remirent au goût du jour le jardin régulier inspiré de Versailles. Ce modèle, Achille Duchêne l’exportera outre-Manche, à Blenheim, pour la propriété du duc de Marlborough, avant de dessiner, après la première guerre mondiale et la crise de 1929, des projets à visées sociales mais toujours puisés aux sources du classicisme.
Des spectacles pyrotechniques dans le style des fêtes données à Versailles pour Louis XIV et ses invités firent partie de ses projets, dont ceux réalisés pour l’Exposition universelle de 1937, avec la mise en lumière de la tour Eiffel.
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